Ecrit le jeudi 24 février 2011
Je ne voulais pas
rester à Nantes. J’avais tellement envie de partir pour laisser mon
passé derrière moi que j’en oubliais qu’il y a une différence entre
distance géographique et distance temporelle. Je n’ai pas réussi à
partir à Paris. Le destin a voulu me garder dans ma contrée natale. Et
j’ai dû trouver un autre moyen d’oublier mes vieilles blessures. Il m’a
fallu du temps pour comprendre que ça ne sert à rien de ressasser le
passé.
Mon nouveau stage et mes amis (les valeurs sûres et les
nouvelles recrues) m’aident à aller de l’avant. Ces dernières semaines,
j’ai appris à, non seulement ne pas rougir de mon célibat, mais
également à en jouir. Notre club de Bridget(s) est un sujet d’amusement.
Et notre quête du bar idéal, avec carnet de note à l’appui nous occupe
tout autant. Seul mon porte-monnaie et la fatigue m’empêchent de sortir
plus que je ne le fais déjà. Je ris tellement certains soirs que j’en ai
mal aux zygomatiques. Jeudi, sortie entre Bridget(s) et fières de
l’être. BMKK me prend le crayon des mains pour noter les + et les - de
l’Hurluberlu : bons mojitos, musique sympa, toilettes trop hautes, etc.
Puis, je ressors une autre liste, MA liste. BMKK, qui me soutient aussi
dans cette quête me demande ce qu’il me reste à faire. Quand elle tombe
sur le numéro 13 : « faire du stop », elle me dit : « on peut le faire
ce soir ».
« Chiche ? »
Nous nous serrons la main,
terminons nos verres, et sortons. Première voiture hélée, première
voiture arrêtée. Certes, nous n’avons pas fait plus de deux kilomètres
(de l’Hurluberlu à la Gargouille) et certes, en bon musulman, le
conducteur nous a fait la morale sur nos excès de moji-trop. Mais nous
l’avons fait ! Et même refait une deuxième fois : de la Gargouille à
Talensac. Oui, je sais, ça revient à remonter la Cour des Cinquante
otages et nos chauffeurs ne se sont pas gênés pour se moquer de notre
paresse.
Pas la peine de raconter tous les détails. Vous aurez
compris que c’était une bonne soirée et que j’étais très contente de
rayer ce numéro de ma liste, d’autant plus que je l’ai fait sans l’aide
d’un homme même si ce n'était pas très prudent quand on y repense.
On
reproche parfois à ma liste de couper court à toute spontanéité et de
transformer un événement rêvé en contrainte. La façon dont le numéro 13 a
été réalisé prouve le contraire. Nous avons décidé de le faire sur
l’impulsion du moment et nous nous sommes bien amusées. Le fait d’avoir
listé mes rêves noir sur blanc ne les transforme pas en contraintes.
Cela les rend simplement plus palpables, plus accessibles et ça me
rappelle que rêver c’est bien mais que soupirer après ses rêves ne sert à
rien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire