Huit jours après cette aventure londonienne, le 8 mai 2010, j’ai
continué sur ma lancée et ai un peu forcé mes parents à m’accompagner à Chambord pour le numéro 14.
J'étais
en Master II de Lettres Modernes et j’avais très peu de cours. J’avais
plein de temps libre et je voulais en profiter. Mes parents, eux aussi,
ont réalisé un vieux rêve en s’achetant leur camping-car. De troisième
main, l’engin passe plus de temps en réparation que sur les routes.
Quelques mois auparavant, j’avais réussi à les faire descendre jusqu’à
Arcachon. Et vu que ça ne s’était pas trop mal passé, ils ont accepté de
m’escorter dans la demeure de François Ier.
J’ai tenu à payer
les entrées car c’était pour ma liste. Il fallait faire les choses dans
les règles. C’était comme je l’imaginais. On a eu une visite guidée et
on a pris tout plein de photos comme de gentils touristes. Mais j’ai
surtout essayé de photographier mentalement chaque coin de ce château
qui me faisait rêver depuis que je l’avais vu dans un livre éducatif
étant enfant. Le passage du rêve à la réalité est toujours délicat.
C’est d’ailleurs le sujet de mon mémoire de Master II (les récits de
voyage à Madagascar). Il y a une forte attente, une image fantasmée,
idéalisée dont on n’a pas envie de se séparer. Aussi puissant le désir
de réaliser notre rêve peut-il être, on sait qu’une fois que ce sera
fait, il n’y aura plus de retour possible. Le rêve sera remplacé par la
réalité, quelle soit à la hauteur de nos attentes ou non. C’est donc un
pari, du quitte ou double. Pas étonnant que l’on ressente une pointe de
stress au moment venu. On aimerait tant que tout soit parfait.
Pour
Chambord, je n’ai pas été déçue. Certes, je l’imaginais plus grand.
Certes, je ne pourrais plus laisser mon imagination choisir
l’aménagement des jardins que l’on ne voyait pas sur les photos. Mais je
l’ai vu de mes propres yeux, j’ai touché ses murs blancs et partagé
cette découverte avec mes parents. Et puisque nous étions dans la vallée
de la Loire, nous en avons profité pour visiter également le château
d’Amboise dans lequel Anne de Bretagne est passée quelques centaines
d’années avant nous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire